En ces temps politiques de démantèlement compulsif des services publics, placés sous les coups de boutoir d’un arsenal de lois technocratiques, d’actions de privatisations et de marchandisations tous azimuts, il ne suffit pas de constater que la culture est en grand danger.
Ni se soumettre à la fausse nécessité libérale de la privatisation, ni se satisfaire de la caricature actuelle du service public de la culture, mais inventer un vrai service public capable de stimuler la vie culturelle et artistique autour de valeurs débattues démocratiquement.
Le marché est moins un espace de libre création artistique que le territoire des œuvres-marchandises.
Or, l’art et la culture ne sont pas seulement des marchandises à acheter et vendre, ce sont aussi des opérateurs de cohésion sociale, des générateurs de communauté, des vecteurs de valeurs, des éléments de reconnaissance. Dans les sociétés de liberté, ils peuvent contribuer à la mission sociale et historique de construire entre les hommes, par delà les différences et les origines, du commun, du lien et de l’humanité.
L’arme gouvernementale de destruction massive de l’art et de la culture a pour nom la RGPP, qui signifie exactement la «Révision générale des politiques publiques».
C’est un programme très concret qui est en train de bouleverser tout l’édifice de la société française conçu au sortir de la Seconde Guerre mondiale: un plan méthodique de démantèlement des services publics, sous couvert de les moderniser, de les revaloriser, de les réformer. Si c’est une réforme, c’est une réforme à l’envers, une contre-réforme.
La culture est toute retournée. Elle a besoin d’un service public fort, intelligent, dynamique, ouvert, efficace et dûment doté.