De Mimi à Avignon. Début juillet : une semaine en Provence…
Tout commence au festival Mimi dans l’archipel du Frioul au large de Marseille, qui plus est avec Pere Ubu, le groupe mythique d’art rock de Cleveland, le meilleur d’un quart du siècle du rock…
Le phalanstère d’Ubu s’abreuve d’un joyeux foutoir sonique et rythmique entre les Beach Boys, Sun Ra et la pataphysique, un inventaire à la Prévert que n’aurait pas dédaigné l’éditeur et poète, Lawrence Ferlinghetti, le dernier des beatniks…
Le rock saigne, donc il existe… Si tu n’y crois pas, mets tes doigts dans ses plaies, Saint Thomas !
Deux heures du mat, embarqués sur le bateau en direction du Vieux-Port, on a envie de réécouter Devo et les Pixies en même temps…
Et en plus, nous voilà stars du prochain film de Guédiguian ! Robert tourne quelques séquences de son futur long métrage pendant Mimi 2013…
Cap sur Avignon !
Je croise les élèves de l’école de Lamure près de Grenoble :
‘L’éternité c’est long, surtout vers la fin’, m’apprennent-ils avec Woody Allen à l’Entracte…
Discours avec un mime sélénite de la Luna, chanson rose avec le Road Movie Cabaret, je bulle à une terrasse de la rue des Teinturiers…
Je trouve refuge à Carpentras, la ville des turpitudes papales médiévales…
Entraigues sur Sorgue, Vaison la Romaine, Orange…
Autant de vestiges de la romanité et de sa dualité politique et chrétienne, mutants d’un monde égypto-romain en pleine déconfiture… En Avignon, le Palais des Papes trône en symbole ostentatoire du pouvoir temporel de L’Eglise romaine… Nom d’un cathare !
Evidemment, le théâtre s’en donne à coeur joie :
L’Ecume des Jours, le roman de Boris Vian est à l’affiche à l’Atelier 44 avec Carole Ventura et Emmanuel Valeur…
Colin et Chloé dansent le bigle moi (Chloé de Duke Ellington) sous un petit nuage rose… Leurs amours contrariées servent d’alibi à une critique du travail par habitude et de la dureté de la société illustrée par un vieux carabin charlatan et un croque-mort rapace… Et de Jean-Sol Partre aussi…
Un petit rosé au bar sous la pergola de la Tâche d’Encre… Les Belges de Comptoir se préparent…
J’exprime ma presque belgitude à ma voisine avignonnaise, créatrice dans la boutique d’à côté… La Belgigue s’effrite ? Je réponds poésie : ‘la bière et les vers le plus tard possible’…
Alexandra et Robert Sullon naviguent entre Dac, Devos et Desproges à coup de jeux de mots millimétrés…
Finalement, je ricane de ce monde si terne… La totale !
J’arrive à Pasteur. Je bois une Griete… Tiens, une copine de la Dulle Griete? D’ailleurs, Marie Groëtte est sûrement dans le coin… Orage et désespoir… Encore une lilloise au bar, c’est sûrement un signe…
Assez ! Déclouez votre Jésus Christ clame la compagnie La Marguerite ! En pleine ancienne ville papale…
Regardez mais ne touchez pas !
Le cheval de la reine d’Espagne s’est emballé. Il faut la sauver ! Mais tout homme qui touche à la reine est puni de mort… Une comédie de cape et d’épée de Théophile Gautier, mise en scène par Jean-Claude Penchenat au Chien Qui Fume…
Au théâtre des Béliers, la Maîtresse est en Maillot de Bain pour une cure d’antidépresseurs pour enseignants…
Quant à Carpentras, c’est toujours le festival Trans´ Art et les Papillons… Et Prudence !