Au Miroir d’un Art Nouveau
Dimanche 18 janvier. Musée de la Piscine. Roubaix
Camille et la Piscine
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Fille aînée d’une famille bourgeoise de trois enfants, Camille Claudel nait le 8 décembre 1864 dans un petit village près de Soissons.
Sa vocation artistique qui s’affirme très tôt l’incite dès l’enfance à pétrir la glaise. Volontaire et tenace, elle poursuit sa vocation en s’installant à Paris pour suivre les cours de l’Académie Colarossi.
Dès dix huit ans, elle bénéficie des conseils du sculpteur Alfred Boucher qui appelé en Italie, sollicite Rodin pour la corriger avec ses copines d’atelier…Après une jeunesse prometteuse, Camille passe par tous les stades. Une relation sulfureuse avec Rodin qui ne lui résiste pas longtemps : ‘Mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute chose’ mais aussi ‘Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle’... L’originalité de son talent n’a d’égal que le malheur et l’abandon dans lesquels elle finira sa vie, internée en hôpital psychiatrique pendant 30 ans à Montdevergues, près d’Avignon…Aujourd’hui, 150 ans plus tard, Camille est à la Piscine. Il pleut des cordes mais je m’abrite sous le parapluie de Caroline, tout droit arrivée d’Helsinki pour des études de design à l’Essat. Son prénom français hérité d’un grand-père suédois francophile annonce d’emblée la couleur de l’Europe actuelle, aux antipodes de la Grande Guerre et de celle de Camille, perçue comme l’héroïne dramatique d’une histoire emblématique de la condition féminine mais surtout comme une artiste de premier rang qui apporte à l’histoire de la sculpture moderne un regard d’une grande singularité…